Sur les traces de Gallois de Fougières : d'Azincourt à Versailles

Le 25 octobre 1415, pendant la bataille d’Azincourt, Gallois de Fougières, prévôt des maréchaux, est  tué au combat. Son corps, retrouvé à proximité de ceux du Connétable Charles d’Albret et du duc d’Alençon fut séparé du reste de ses infortunés compagnons d’armes et enterré à 9 kilomètres de là dans l’église-abbatiale d’Auchy-les-Moines, aujourd'hui Auchy-lès-Hesdin, dans l’actuel département du Pas-de-Calais.

 

L'église-abbatiale d'Auchy-lès-Hesdin de nos jours et en 1936.

En 1934, le capitaine de gendarmerie Georges BENOIT-GUYOT se lance à la recherche de l’histoire de son institution. Après des recherches à la bibliothèque municipale de Besançon, il localise la tombe grâce à des manuscrits rassemblés par la famille Chifflet au XVIIeme siècle. Dans cette collection, il repère une copie ancienne d’un document datant de 1415 et provenant de la bibliothèque des ducs de Brabant à Bruxelles. Il s’agit d’un acte de certificat d’inhumation sur lequel on peut lire :

« Item, au bout de ladite nef devant le grant huys gident tout en une fosse monseigneur de Liergue d’Auvergne, Monseigneur Jehan de Quesnes, le Galet de Fouchières , prévôst des maressaulx et le petit Hollandes, fils du bailly de Rouen ».


Les fouilles :

En 1936, la Gendarmerie Nationale, afin de rendre hommage à celui qu’elle considère comme le premier gendarme tué au combat,  décide d’exhumer le corps de Gallois de Fougières pour le transférer sous l’hypogée à la gloire de la gendarmerie à Versailles.

A gauche de l'entrée, l'endroit où reposaient Gallois de Fougières et ses infortunés compagnons d'armes.

La commission d'exhumation, le commandant Eloy, le Commandant Léguillette, M. de La Charie d'Hesdin, le Colonel Lélu, les Capitaines Fonvielle et Pruvôt, M. le docteur Lemaître.

La première phase de Fouilles laisse apparaitre des ossements humains à environ 150cm de profondeur: le texte du manuscrit Chifflet n'a pas menti : il y a bien les restes de quatre squelettes humains.



Le capitaine BENOIT-GUYOT est alors appelé : la description du manuscrit correspond en tous points. Il s'agit bel et bien de la dernière demeure de Gallois de Fougières.  Son corps est identifié facilement, ce dernier reposant à proximité du petit Hollandes, alors adolescent, tué d'un coup de hache reçu à la tête.

Le numéro 3 marque l'emplacement des restes de Gallois de Fougières. 


Son âge de décès fut estimé à 60 ans environ. Il était de stature élevée, couché sur le dos, face vers le ciel. 
Ses restes furent prélevés , la fosse rebouchée. Une plaque commémorative fut fixée à l'emplacement de la fosse.



Le transfert à Versailles : 

Le transfert devait avoir lieu au printemps 1937 mais le comité chargé d'organiser la construction de l'hypogée en l'honneur de la Gendarmerie Nationale dut faire face à divers problèmes administratifs et la construction fut retardée. Puis vint la Seconde Guerre Mondiale. 
Les ossements, placés dans une boîte en bois, passèrent la guerre cachés sous un escalier de l'entrepreneur Monsieur Tilliette.
Le 22 septembre 1945, le transfert est réalisé. Le voyage des restes du prévôt des maréchaux tué au combat à Azincourt fut ponctué de nombreuses cérémonies religieuses et patriotes. 

Aujourd'hui, Gallois de Fougières repose en paix sous le bouclier d'airain du Monument National de la Gendarmerie à Versailles. Il figure également dans le livre d'or de la Gendarmerie Nationale. En 2002, sont nom est attribué à la 109ème promotion de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun. 
Dans le Pas-de-Calais, il a même donné son nom à une caserne de Gendarmerie.

L'hypogée de la Gendarmerie Nationale.

Le bouclier d'airain sous lequel repose le Gallois de Fougières.
Traduction du latin : "Non sans permission".

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Sur les traces de Gallois de Fougières : d'Azincourt à Versailles

Le 25 octobre 1415, pendant la bataille d’Azincourt, Gallois de Fougières, prévôt des maréchaux, est  tué au combat. Son corps, retrouvé à proximité de ceux du Connétable Charles d’Albret et du duc d’Alençon fut séparé du reste de ses infortunés compagnons d’armes et enterré à 9 kilomètres de là dans l’église-abbatiale d’Auchy-les-Moines, aujourd'hui Auchy-lès-Hesdin, dans l’actuel département du Pas-de-Calais.

 

L'église-abbatiale d'Auchy-lès-Hesdin de nos jours et en 1936.

En 1934, le capitaine de gendarmerie Georges BENOIT-GUYOT se lance à la recherche de l’histoire de son institution. Après des recherches à la bibliothèque municipale de Besançon, il localise la tombe grâce à des manuscrits rassemblés par la famille Chifflet au XVIIeme siècle. Dans cette collection, il repère une copie ancienne d’un document datant de 1415 et provenant de la bibliothèque des ducs de Brabant à Bruxelles. Il s’agit d’un acte de certificat d’inhumation sur lequel on peut lire :

« Item, au bout de ladite nef devant le grant huys gident tout en une fosse monseigneur de Liergue d’Auvergne, Monseigneur Jehan de Quesnes, le Galet de Fouchières , prévôst des maressaulx et le petit Hollandes, fils du bailly de Rouen ».


Les fouilles :

En 1936, la Gendarmerie Nationale, afin de rendre hommage à celui qu’elle considère comme le premier gendarme tué au combat,  décide d’exhumer le corps de Gallois de Fougières pour le transférer sous l’hypogée à la gloire de la gendarmerie à Versailles.

A gauche de l'entrée, l'endroit où reposaient Gallois de Fougières et ses infortunés compagnons d'armes.

La commission d'exhumation, le commandant Eloy, le Commandant Léguillette, M. de La Charie d'Hesdin, le Colonel Lélu, les Capitaines Fonvielle et Pruvôt, M. le docteur Lemaître.

La première phase de Fouilles laisse apparaitre des ossements humains à environ 150cm de profondeur: le texte du manuscrit Chifflet n'a pas menti : il y a bien les restes de quatre squelettes humains.



Le capitaine BENOIT-GUYOT est alors appelé : la description du manuscrit correspond en tous points. Il s'agit bel et bien de la dernière demeure de Gallois de Fougières.  Son corps est identifié facilement, ce dernier reposant à proximité du petit Hollandes, alors adolescent, tué d'un coup de hache reçu à la tête.

Le numéro 3 marque l'emplacement des restes de Gallois de Fougières. 


Son âge de décès fut estimé à 60 ans environ. Il était de stature élevée, couché sur le dos, face vers le ciel. 
Ses restes furent prélevés , la fosse rebouchée. Une plaque commémorative fut fixée à l'emplacement de la fosse.



Le transfert à Versailles : 

Le transfert devait avoir lieu au printemps 1937 mais le comité chargé d'organiser la construction de l'hypogée en l'honneur de la Gendarmerie Nationale dut faire face à divers problèmes administratifs et la construction fut retardée. Puis vint la Seconde Guerre Mondiale. 
Les ossements, placés dans une boîte en bois, passèrent la guerre cachés sous un escalier de l'entrepreneur Monsieur Tilliette.
Le 22 septembre 1945, le transfert est réalisé. Le voyage des restes du prévôt des maréchaux tué au combat à Azincourt fut ponctué de nombreuses cérémonies religieuses et patriotes. 

Aujourd'hui, Gallois de Fougières repose en paix sous le bouclier d'airain du Monument National de la Gendarmerie à Versailles. Il figure également dans le livre d'or de la Gendarmerie Nationale. En 2002, sont nom est attribué à la 109ème promotion de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun. 
Dans le Pas-de-Calais, il a même donné son nom à une caserne de Gendarmerie.

L'hypogée de la Gendarmerie Nationale.

Le bouclier d'airain sous lequel repose le Gallois de Fougières.
Traduction du latin : "Non sans permission".

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